Spatules rosées
Au départ, ils étaient des milliers de couples dans la baie de Floride, et au début du 20e siècle, ils
étaient descendus à deux — deux nids. Et pourquoi ? Parce que les femmes les trouvaient plus jolis sur
leurs chapeaux qu'à voler dans le ciel. Puis nous avons banni le commerce des plumes, et leur nombre a
commencé à se rétablir. Tandis que leur nombre se rétablissait, les scientifiques ont fait attention,
ils ont commencé à étudier ces oiseaux.
Voici ce qu'ils ont trouvé : le comportement de ces oiseaux est intrinsèquement lié au cycle annuel de
retrait de l'eau dans les Everglades, la chose qui définit le marais des Everglades. Ils ont découvert
que ces animaux faisaient leur nid en hiver à la descente des eaux, parce que ce sont des mangeurs
tactiles — ils doivent toucher ce qu'ils mangent. Alors ils attendent ces groupements concentrés de
poissons pour s'approvisionner pour nourrir leurs petits. Ces oiseaux devinrent l'icône même des
Everglades — une espèce indicatrice de la santé globale du système. Alors même que leur nombre croissait
au milieu du 20e siècle — montant jusqu'à 900, 1000, 1100, 1200 — à ce même moment, on a commencé à
assécher le sud des Everglades. Nous avons empêché les deux-tiers de cette eau de descendre vers le sud.
Les conséquences ont été drastiques.
Alors que ces nombres avaient commencé à atteindre leur pic, malheureusement, aujourd'hui, la vraie
histoire de la spatule, la photo qui montre la réalité ressemble plutôt à quelque chose comme ça. Nous
sommes à moins de 70 couples dans la baie de Floride aujourd'hui, parce que nous avons tant perturbé le
système. Toutes ces différentes associations s'écrient : « Les Everglades sont fragiles ! Elles sont
fragiles ! » Elles ne le sont pas. Elles sont résistantes. Parce qu'en dépit de tout ce que nous avons
pris, fait et asséché, et endigué, et dragué, des bouts du marais sont toujours là, attendant d'être
rassemblés.