La scène semblait irréelle, et pourtant c’est bien un réel épisode de chaos, digne d’une scène de bataille à laquelle a assisté Jean Neige. C’est à travers son témoignage confus que nous avons pu comprendre l’origine de ce mouvement.

Il était vendredi après-midi, un certain monsieur Lummer donnait son cours d’économie dans l’amphithéâtre principal de l’IUT de Toulon, comme à son habitude. Et comme d’habitude, une certaine part (pour ne pas dire une écrasante majorité) d’étudiants étaient occupés à consulter leur facebook et autres réseaux sociaux, tenants leurs pensées bien loin du concept de marketing-mix ou de la mercatique.

Soudainement, le drame prend place dans la scène. Sans que personnes ne comprennent quoi que ce soit, les pages ne se chargent plus, les vidéos se coupent, les commentaires ne s’envoient plus, et surtout Louis ne saura jamais ce que Céline a bu la veille. Pendant un temps, la stupéfaction et le silence règnent en maîtres, amenant même ce cher monsieur Lummer à croire que son cours ait finalement pu susciter de l’intérêt chez son public. Mais au fur et à mesure que le cours se poursuit, la pression monte rapidement, et le taux de sueur au mètre cube atteint vite des records dignes d’être consignés dans le Guinness Book.

C’est à ce moment que le monde a basculé dans l’amphithéâtre. Un étudiant s’est levé, peut être davantage stressé que ses camarades, et, une fraction de seconde plus tard s’est élancé les bras en l’air vers la sortie en hurlant. Ce fut le point de départ d’une gigantesque marée humaine fébrile. Notre brave Jean Neige, présent au premier rang, raconte qu’il eut comme l’impression de faire face à un assaut de cavalerie. Il fut par la suite noyé dans une masse de corps, parvenant à peine à respirer.

Heureusement, un certain monsieur Petit-Doigt passait par hasard dans la salle des serveurs et, constatant qu’un câble était mal branché, résolu le problème. C’est le son vibrant de dizaines de téléphones recevants une flopée de messages perdus durant la coupure réseau qui permit de restaurer le calme dans la salle, au grand soulagement de ce pauvre Jean Neige.

Bilan, ce fut sans doute l’épisode de l’histoire de l’IUT le plus sanglant (on parle quand même d’une douzaine d’écrans cassés durant la cohue), et le plus impressionnant pour les spectateurs, à savoir le professeur Lummer qui s’est, par la suite, empressé de publier un sondage pour savoir qui avait préféré sa conférence.